L’endométriose

L'endométriose est une maladie gynécologique qui concernerait près d'une femme sur dix. Cette maladie résulte de l'endomètre qui, sortant de l'utérus, colonise les autres organes à proximité ou à distance de ce dernier.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une implantation de tissus de cellules endométriales provenant de la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de la cavité utérine.

On estime à 12 % les patientes pouvant être atteintes d’une endométriose en âge de procréation.

Le site anatomique le plus fréquent atteint le pelvis mais cette implantation en dehors de la cavité utérine peut concerner la cavité abdominale jusqu’au diaphragme, le poumon, la paroi abdominale et rarement le cerveau.

Les symptômes qui amènent à consulter sont variés : règles douloureuses (dysménorrhée), douleurs pelviennes, douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), stérilité, des signes digestif et urinaires (dysurie)…

Les douleurs sont souvent invalidantes et nécessitent des antalgiques puissants.

Schéma endométriose

Quelles-sont les causes de l’endométriose ?

Plusieurs théories sont avancées pour expliquer l’endométriose…

En effet, le mécanisme de l’implantation de cellules endométriales en dehors de la cavité utérine peut être expliqué par plusieurs phénomènes :

  • La théorie d’implantation décrite en 1920 qui repose sur un phénomène très fréquent qui est le reflux menstruel via les trompes qui survient de façon normale chez 80 à 90 % des femmes. Hors seulement, on estime 10 à 12 % le nombre de femmes atteintes par l’endométriose.
  • La théorie de la métaplasie selon laquelle le tissu endométriosique se développerait à partir d’une origine embryologique lors de la construction de l’embryon
  • La théorie des réseaux vasculaires et lymphatiques est également évoquée pour expliquer la localisation vasculaire des lésions et des localisations à distance du pelvis tel que les localisations cutanées, pulmonaires et cérébrales.
  • Enfin récemment, la théorie des cellules souches endométriales a été mise en évidence à partir des cellules souches circulantes de la moelle osseuse dont certaines cellules ont la propriété de se différencier en tissu endométriosique pouvant s’impliquer sur différents sites anatomiques.

Physiologiquement, la cavité péritonéale et le péritoine sont dotés de pouvoir immunologique permettant d’éliminer les cellules qui sont en dehors de leurs sites habituels. Des phénomènes d’auto-immunité et ou d’hypo-immunité peuvent expliquer que ces cellules peuvent se développer sur cette membrane cellulaire hôte et organiser leurs multiplications en fonction des phases du cycle menstruel car ces cellules restent sensibles aux hormones œstrogènes et progestérones.

Il semble donc exister un terrain endométriosique propre à chaque patiente permettant un développement de ces cellules en dehors de leur site

Il semble donc exister un terrain endométriosique propre à chaque patiente permettant un développement de ces cellules en dehors de leur site qui peuvent dépendre d’une prédisposition génétique, de facteurs hormonaux, d’une immunité altérée, d’une réponse inflammatoire inégale ainsi que des facteurs environnementaux et notamment la pollution entraînant une perturbation du fonctionnement hormonal (perturbation des facteurs endocrinologiques).

L’endométriose dite maladie se développe sur un terrain endométriosique. Il existe donc de nombreuses patientes présentant un terrain endométriosique avec la présence de quelques lésions superficielles sans jamais développer une pathologie plus importante.

Dans les autres cas, lors des développements de la pathologie, l’endométriose reste un terme commun car de nombreuses situations peuvent être rencontrées en fonction de la diffusion de cette endométriose, du développement sur les organes ainsi que de l’âge de la patiente.

Conclusion sur les raisons de l’endométriose

À ce jour, le mécanisme de prolifération et de création d’endométriose restent cependant mal connus. L’endométriose est une pathologie se développant dans le petit pelvis de la femme. Les différents rappels anatomiques montrent combien la proximité de l’ensemble des organes, leur vascularisation ou leur innervation rendent complexes l’interprétation des différents signes cliniques tels que la douleur pelvienne, l’hémorragie génitale, l’infertilité, les troubles intestinaux et urinaires.

La sphère urogénitale également exprime des symptômes difficiles à verbaliser. Tous ces phénomènes expliquent qu’actuellement un retard de diagnostic de cette pathologie reste importante car d’anciennes données donnent un délai de découverte de 6 à 12 ans, ce délai ayant tendance à se raccourcir depuis les campagnes d’informations qui ont permis une meilleure prévention de la pathologie.

Il est donc aujourd’hui nécessaire de détailler la pathologie endométriosique en fonction de chaque patiente et également de détailler ce qui est connue cette c’est-à-dire les principales lieux d’atteintes de cette pathologie.

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Focus sur la cellule endométriosique

La seule implantation des cellules endométriales en dehors de la cavité utérine ne peut pas expliquer la pathologie de l’endométriose.

Il semble s’effectuer une transformation pathologique de la celle endométriale en cellule endométriosique. En effet ne nombreuses publications suggèrent que la cellule endométriosique se caractérise de la cellule endométriale par :

  • La persistance de récepteurs hormonaux utiles aux cycles menstruels
  • La capacité de se détacher de la muqueuse endométriale
  • La capacité de se fixer en tissu « étranger » (péritoine, ovaire etc…), de s’y développer en autonomie (œstrogènes in situ, auto vascularisation)

Étant fonctionnelles à l’image des cellules endométriales, les cellules endométriosiques vont également déclencher un saignement intrapéritonéal ou intrapelvien. Ce saignement va provoquer l’apparition d’une inflammation locale qui va progresser en fonction du nombre de cycles. Raison pour laquelle la majorité des signes cliniques de l’endométriose vont être exacerbés autour de la période menstruelle. Nous considérons donc l’endométriose comme étant une maladie bénigne chronique inflammatoire et dépendante des hormones.

Il est donc nécessaire également de développer les sites et les localisations de la pathologie endométriosique dans le pelvis. Ces sites aujourd’hui  sont mieux en mieux connus et nous pouvons donc décrire ce que l’on appelle des types d’endométriose ou phénotype. Ces phénotypes peuvent être isolés ou associés dans le temps et dans l’espace en fonction de l’agressivité et de la dynamique de la mise en place de l’endométriose.

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