Le cancer de l’ovaire
Si les tumeurs de l’ovaire sont une pathologie fréquente, la grande majorité d’entre elle sont bénignes (kystes fonctionnels, endométriomes, tératomes matures…) Le cancer de l’ovaire ne représente qu’une petite partie de l’ensemble des masses ovariennes.
Le cancer de l’ovaire se classe au 8ème rang des cancers de la femme en termes de fréquence avec près de 4800 nouveau cas par an.
Son pronostic reste sombre puisqu’il est la 4ème cause de décès des femmes.
15 à 20% des cancers de l’ovaire ont une origine génétique. Les autres facteurs de risque classiquement admis sont l’âge, les règles précoces et la ménopause tardive, la nulliparité, la surcharge pondérale. L’utilisation de contraceptifs oraux semble diminuer le risque de cancer de l’ovaire.
Le dépistage du cancer de l’ovaire
Il n’existe à ce jour pas de dépistage fiable du cancer de l’ovaire.
Chez les femmes à très haut risque (présentant une mutation génétique), une chirurgie de réduction de risque peut être proposée : fimbriectomie ou annexectomie bilatérale par voie mini invasive.
Les signes du cancer de l’ovaire sont variables et peu spécifiques, expliquant un diagnostic souvent tardif. Une perte de poids, une fatigue, une perte d’appétit, un gonflement de l’abdomen, des douleurs pelviennes sont autant de signe pouvant évoquer un cancer de l’ovaire.
Le diagnostic du cancer de l’ovaire
Dans le cadre d’un cancer de l’ovaire localisé, le diagnostic va être suspecté et étayé par l’échographie, le dosage de marqueurs tumoraux (CA 125 +/- HE4), et une éventuelle IRM.
Le diagnostic de certitude ne sera posé qu’à l’issue de la chirurgie qui consistera au minimum en une annexectomie (exérèse de l’ovaire et de la trompe). Cette chirurgie s’effectuera par voie mini invasive (cœlioscopie) ou par chirurgie ouverte selon la taille de la lésion. Il est extrêmement important lors de ce geste de ne pas rompre la pièce opératoire, afin de limiter les risques de dissémination.
Dans le cadre d’un cancer de l’ovaire avancé, le scanner est l’examen le plus important afin de chercher des lésions dans la cavité abdominale (appelées carcinose) ainsi que des lésions à distance (appelées métastases). Le dosage du Ca125 est indispensable. Une cœlioscopie diagnostique sera alors réalisée pour évaluer la résécabilité de la carcinose et procéder à des biopsies afin de confirmer le diagnostic.
En cas d’histoire évocatrice d’origine génétique, une consultation d’oncogénétique pourra être réalisée.
Au décours de ce bilan, un projet personnalisé de soin et défini de façon pluridisciplinaire au cours d’une réunion appelée RCP et regroupant chirurgien gynécologue, oncologue, radiothérapeute, radiologue, anatomopathologiste, infirmière d’annonce.
Le traitement du cancer de l’ovaire
La Chirurgie est un élément essentiel de la prise en charge. Elle doit être complète, c’est-à-dire ne laissant aucun reliquat tumoral visible.
Dans les stades localisés, elle s’effectue par voie ouverte, par cœlioscopie ou chirurgie robot assistée. Elle associe une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale, une exérèse des ganglions pelviens et lombo aortique ainsi qu’une résection du grand épiploon.
Dans les stades avancés, la chirurgie ne sera réalisée initialement que si elle est peut-être complète. Dans le cas contraire une chimiothérapie première pourra être réalisé avant.
Cette chirurgie s’effectue par voie ouverte (laparotomie) et associe une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale, une résection du grand épiploon, une résection des ganglions palpables ou visibles à l’imagerie, ainsi que la résection de toutes les lésions tumorales. Ces résections peuvent obliger le chirurgien à couper une partie du tube digestif, du diaphragme, de la rate… Une stomie (poche de dérivation des matières fécales) peut être mise en place de façon transitoire (pour une durée de 3 mois classiquement).
Une chimiothérapie sera le plus souvent associée pour compléter le geste chirurgical. Dans ce cas, une chambre implantable (appelé également site ou porte à cathéter) est mise en place sous la peau. Il s’agit d’un petit boitier placé quelques centimètre sous la clavicule, et relié aux gros vaisseaux sanguins (veine cave supérieur). A chaque séance de chimiothérapie (classiquement 6 séances espacées de 3 semaines), l’infirmière perfuse la chimiothérapie sur la chambre implantable. Cette chimiothérapie s’effectue le plus souvent en hôpital de jour, sur 2 à 4 heures.
Très fréquemment un traitement d’entretien est prescrit par l’oncologue à l’issu de la chimiothérapie, soit par perfusion d’anticorps monoclonal (anti angiogénique) toutes les 3 semaines, soit par comprimé (inhibiteur de PARP).
La surveillance du cancer de l’ovaire
La surveillance est très rapprochée dans ce cancer. Elle repose en premier lieu sur l’examen clinique et sur le marqueur CA 125. Le scanner ou le PET scanner pourra être prescrit selon l’avis du chirurgien gynécologue ou de l’oncologue.